Coupe du Monde 2002

Une cinquième étoile va désormais orner le maillot auriverde. La logique a finalement prévalu et les talents Brésiliens ont eu raison du réalisme Allemand. Le héros de ce match a été Ronaldo, auteur des deux buts de son équipe. Quelle revanche extraordinaire pour ce joueur, pratiquement perdu pour le football il y a peu.

Le Mondial est sauvé par la victoire finale du Brésil. Qu'aurait-on dit si le vainqueur avait été la Corée du Sud, la Turquie ou cette triste Allemagne ? La victoire est finalement revenue au seul des quatre demi-finalistes qui ne prête pas à discussion. Si la victoire était revenue aux Allemands, quel cataclysme pour le football ! Cette équipe Germanique n'a absolument rien montré lors de ce Mondial, excepté un formidable esprit de compétiteur. Si elle avait du remporter le trophée à l'issue des tirs aux buts par exemple, le football serait sorti grand perdant. La victoire est logiquement revenue à une équipe Brésilienne, sans génie, mais qui a la chance de posséder le trio magique des trois R, dont l'un peut à tout moment faire la différence.

Le Brésil a longtemps été contrarié par l'organisation mise en place par Rudi Völler. Le milieu de terrain Allemand, supérieur en nombre, a empêché les milieux Brésileins d'alimenter leurs attaquants en bons ballons. Les latéraux Cafu et Roberto Carlos n'ont pas pu apporter leur soutien offensif habituel. Les autres milieux Kleberson et Gilberto Silva n'ont de Brésilien que leur nationalité.. Hormis Ronaldinho, capable d'éclairs de génie, les autres milieux sont plutôt d'obscurs joueurs défensifs.

Paradoxalement, le but libérateur est survenu sur une petite erreur du gardien Allemand Kahn, impérial jusque là. En première période notamment, il avait sorti 4 tirs Brésiliens, dont un de Ronaldo juste avant la mi-temps. Ronaldo, après avoir perdu plusieurs duels avec le gardien Allemand, a finalement réussi à marquer sur la seule erreur de Kahn. Ronaldo n'avait pas semblé au mieux jusqu'ici malgré les occasions procurées. Sa persévérance a été récompensée. Ce but a permis de voir enfin l'équipe Allemande commencer à jouer, ce qui s'est concrétisé par davantage de centres, car c'est le seul schéma tactique Allemand en attaque. Malheureusement pour eux, et j'oserais dire heureusement pour le football, les centres n'ont trouvé rien d'autre que des têtes Brésiliennes à la réception. La pauvreté du jeu Allemand est trop criante, et un deuxième but de Ronaldo met rapidement fin au suspense. Contrairement aux équipes Allemandes traditionnelles qui ne s'avouaient jamais vaincues, on ne sent pas cette fois de capacité de réaction qui pourrait leur permettre de revenir au score. Quand on voit Bierhoff entrer en cours de match, on voit à quel point l'effectif Allemand est trop limité pour espérer l'emporter.

Il n'y a donc pas eu de miracle Allemand, mais il y a eu un miracle Ronaldo. Ces deux buts inscrits en finale sont symboliques du retour au premier plan de ce fantastique joueur. Quelle revanche sur la vie après trois ans de grosse galère, où on le croyait perdu pour le football. Peu de monde aurait parié sur un tel retour. Il était déjà surprenant de le voir sélectionné pour cette Coupe du Monde, après avoir si peu joué. Il est encore plus incroyable de le voir terminer meilleur buteur, avec huit buts s'il vous plait. Ces buts lui permettent d'ailleurs d'égaler le total de buts (12) de Pelé en Coupe du Monde. Il pourrait fort bien, s'il participe à la prochaine Coupe du Monde, battre le record de buts détenu par Gerd Muller (14 buts). Sacré joueur ! Il est impressionnant de voir que même diminué, il est encore capable de faire la décision par son seul talent. Il est clair qu'il n'a pas retrouvé son niveau de 97, où il était irrésistible. Il n'a plus l'explosivité qui lui permettait de perforer les défenses les plus hermétiques, et pourtant il a réussi l'exploit de marquer huit buts dans ce Mondial ! Quel phénomène ! C'est le seul grand joueur qui a répondu présent dans ce Mondial. Merci monsieur Ronaldo.

C. Bach