Ce premier tour a vraiment été
impitoyable pour les favoris. Le Portugal a finalement rejoint de manière
peu glorieuse la charrette des condamnés. Ces surprises conduisent
à des huitièmes de finale assez surprenantes. Et si l'on avait
un Mondial à surprises jusqu'à son vainqueur final ?
Le Portugal ne peut s'en prendre qu'à lui-même après
cette élimination sans gloire. L'équipe Portugaise a trouvé
le moyen de se faire expulser deux joueurs, face à un adversaire qui
n'est pas réputé pour son jeu dur. Les deux expulsions sont
tout à fait justifiées. Il n'y a rien à reprocher à
l'arbitre là dessus. Ces expulsions traduisent tout simplement la
fébrilité et la nervosité dans laquelle se trouvaient
les Portugais, face à cette équipe Coréenne qui les
faisaient tourner en bourrique parfois. Pourtant dans l'autre match de la
poule, les Polonais ont très vite mené par deux buts d'écart.
Il suffisait donc de maitriser la partie et de se contenter du match nul
pour que les deux équipes se qualifient. Les toutes dernières
minutes de la première mi-temps ont laissé craindre que les
deux équipes allaient nous reproduire un "Allemagne-Autriche" de triste
mémoire. De manière incompréhensible, les Portugais
se sont véritablement tirés une balle dans le pied avec ces
deux expulsions stupides. Les Coréens ont fort logiquement exploité
cet avantage considérable, en inscrivant un but, superbe au demeurant.
Les Portugais sont éliminés, non sans avoir touché les
poteaux bien sûr, comme c'est la tradition dans ce Mondial. Mais l'élimination
est méritée après deux tristes prestations indignes
de leur statut. Il y a décidément beaucoup de similitudes avec
l'équipe de France. Leur meneur, Luis Figo a une fois encore été
l'ombre de lui-même. Il est tout à fait incompréhensible
que ce joueur avec un niveau de jeu actuel aussi faible, soit néanmoins
titularisé, et jopue même la totalité de ce match. Ca
me rappelle inévitablement la situation de Zidane à l'Euro
96, où il avait été titularisé contre vents et
marées, malgré son état physique très diminué,
et cela s'était évidemment traduit par une élimination
sans gloire contre les Txchèques. Ce scénario s'est répété
ici pour le Portugal cette fois. J'ai du mal à croire qu'un autre
joueur Portugais, Rui Costa par exemple ne soit pas supérieur à
Figo en ce moment. Pauleta semblait vraiment trop seul.
L'autre groupe a vu la qualification du Japon et de la Belgique. Il faut
féliciter les Belges pour leur qualification à l'arrachée
pour les huitièmes, où ils affronteront le Brésil. C'est
un bel exploit pour cette équipe, qui était au fond du trou
il y a à peine deux ans après son Euro catastrophique. Pour
être honnête, je ne les voyais pas du tout à pareille
fête. Ils ont eu beaucoup de mérite de se qualifier dans un
premier temps pour ce Mondial, puis d'éliminer la Russie et de terminer
invaincus dans ce groupe, tout cela avec une ambiance minée par les
éternelles querelles attisées par la presse flamande, notamment
à l'égard du sélectionneur...wallon. Avoir réussi
à passer le premier tour dans ces conditions est une belle leçon
de ténacité, que beaucoup d'équipes peuvent méditer
(suivez mon regard). Les Russes, privés de leur stratège Mostovoï,
sortent de la compétition par la petite porte. On voit une fois de
plus un exemple d'équipe très en difficulté dès
que le meneur de jeu est soit absent, soit diminué par blessure ou
par manque de forme, à l'instar de du Portugal avec Figo, de la France
avec Zidane, de l'Argentine avec Veron, de l'Angleterre avec Beckham ou de
l'Italie avec Totti.
L'élimination du Portugal fait un favori en moins dans la partie de
tableau de l'Italie et de l'Espagne, qui peuvent maintenant rêver sérieusement
du trophée. Si l'on jette un coup d'oeil aux huitièmes de finale,
on peut noter qu'il n'y a aucune grosse affiche, mais quelques matchs très
intéressants, avec des oppositions de style: Espagne-Eire, Brésil-Belgique,
Suède-Sénégal, Allemagne-Paraguay. Le match Corée
du Sud-Italie rappellera inévitablement aux passionnés, le
match mémorable en 66 qui vit la Squadra Azzurra perdre face à
la Corée du Nord. C'est sans doute le match phare de ces huitièmes.
C. Bach