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Vendredi 14 juin 2002

Et un et deux et trois ... favoris au tapis !

Ce premier tour a vraiment été impitoyable pour les favoris. Le Portugal a finalement rejoint de manière peu glorieuse la charrette des condamnés. Ces surprises conduisent à des huitièmes de finale assez surprenantes. Et si l'on avait un Mondial à surprises jusqu'à son vainqueur final ?

Le Portugal ne peut s'en prendre qu'à lui-même après cette élimination sans gloire. L'équipe Portugaise a trouvé le moyen de se faire expulser deux joueurs, face à un adversaire qui n'est pas réputé pour son jeu dur. Les deux expulsions sont tout à fait justifiées. Il n'y a rien à reprocher à l'arbitre là dessus. Ces expulsions traduisent tout simplement la fébrilité et la nervosité dans laquelle se trouvaient les Portugais, face à cette équipe Coréenne qui les faisaient tourner en bourrique parfois. Pourtant dans l'autre match de la poule, les Polonais ont très vite mené par deux buts d'écart. Il suffisait donc de maitriser la partie et de se contenter du match nul pour que les deux équipes se qualifient. Les toutes dernières minutes de la première mi-temps ont laissé craindre que les deux équipes allaient nous reproduire un "Allemagne-Autriche" de triste mémoire. De manière incompréhensible, les Portugais se sont véritablement tirés une balle dans le pied avec ces deux expulsions stupides. Les Coréens ont fort logiquement exploité cet avantage considérable, en inscrivant un but, superbe au demeurant.

Les Portugais sont éliminés, non sans avoir touché les poteaux bien sûr, comme c'est la tradition dans ce Mondial. Mais l'élimination est méritée après deux tristes prestations indignes de leur statut. Il y a décidément beaucoup de similitudes avec l'équipe de France. Leur meneur, Luis Figo a une fois encore été l'ombre de lui-même. Il est tout à fait incompréhensible que ce joueur avec un niveau de jeu actuel aussi faible, soit néanmoins titularisé, et jopue même la totalité de ce match. Ca me rappelle inévitablement la situation de Zidane à l'Euro 96, où il avait été titularisé contre vents et marées, malgré son état physique très diminué, et cela s'était évidemment traduit par une élimination sans gloire contre les Txchèques. Ce scénario s'est répété ici pour le Portugal cette fois. J'ai du mal à croire qu'un autre joueur Portugais, Rui Costa par exemple ne soit pas supérieur à Figo en ce moment. Pauleta semblait vraiment trop seul.

L'autre groupe a vu la qualification du Japon et de la Belgique. Il faut féliciter les Belges pour leur qualification à l'arrachée pour les huitièmes, où ils affronteront le Brésil. C'est un bel exploit pour cette équipe, qui était au fond du trou il y a à peine deux ans après son Euro catastrophique. Pour être honnête, je ne les voyais pas du tout à pareille fête. Ils ont eu beaucoup de mérite de se qualifier dans un premier temps pour ce Mondial, puis d'éliminer la Russie et de terminer invaincus dans ce groupe, tout cela avec une ambiance minée par les éternelles querelles attisées par la presse flamande, notamment à l'égard du sélectionneur...wallon. Avoir réussi à passer le premier tour dans ces conditions est une belle leçon de ténacité, que beaucoup d'équipes peuvent méditer (suivez mon regard). Les Russes, privés de leur stratège Mostovoï, sortent de la compétition par la petite porte. On voit une fois de plus un exemple d'équipe très en difficulté dès que le meneur de jeu est soit absent, soit diminué par blessure ou par manque de forme, à l'instar de du Portugal avec Figo, de la France avec Zidane, de l'Argentine avec Veron, de l'Angleterre avec Beckham ou de l'Italie avec Totti.

L'élimination du Portugal fait un favori en moins dans la partie de tableau de l'Italie et de l'Espagne, qui peuvent maintenant rêver sérieusement du trophée. Si l'on jette un coup d'oeil aux huitièmes de finale, on peut noter qu'il n'y a aucune grosse affiche, mais quelques matchs très intéressants, avec des oppositions de style: Espagne-Eire, Brésil-Belgique, Suède-Sénégal, Allemagne-Paraguay. Le match Corée du Sud-Italie rappellera inévitablement aux passionnés, le match mémorable en 66 qui vit la Squadra Azzurra perdre face à la Corée du Nord. C'est sans doute le match phare de ces huitièmes.

C. Bach