Paradoxalement, malgré la
contre-performance que représente ce match nul, on est presque rassurés
par la prestation de l'équipe de France. La qualification s'annonce
fort délicate, mais on a le sentiment que si elle joue à nouveau
avec autant de hargne, la France peut espérer se qualifier contre
le Danemark.
La France a encore joué de malchance. Au bout de dix minutes seulement,
Leboeuf doit sortir sur blessure. Après trente minutes, l'équipe
de France s'est retrouvée à dix après une expulsion
sévère de Henry, mais qu'on peut comprendre au vu des images.
Quand on ajoute un poteau sur coup-franc de Petit, et on se dit que décidément,
ça ne veut pas sourire pour l'équipe de France depuis le début
du Mondial. Il n'est pas possible que la poisse poursuive indéfiniment
cette équipe.
Comme je le craignais, l'arbitrage a joué un rôle important
dans le déroulement de ce match. L'arbitre, Mr Ramos a été
dépassé par les évènements. Dans un tel match
capital, il est quand même étonnant qu'un arbitre aussi peu
expérimenté soit désigné, alors que l'Uruguay
est réputée pour sa roublardise et son vice. Si l'expulsion
de Henry peut se justifier à froid, alors les attentats Uruguayens
n'ont pas connu la même sanction, loin de là. Quand on voit
que le geste de Da Silva, qui a manqué de peu de casser la jambe à
Vieira ne s'est soldé par aucun carton. Mr Ramos ne dirigera surement
pas d'autre match dans ce Mondial. Je suis prêt à en prendre
le pari.
Cette expulsion a peut-être eu le mérite de recréer
une équipe. Le sentiment d'injustice a sans doute eu pour effet de
ressouder le groupe. Le match nul est presque un miracle, après un
tel début calamiteux. Le fait de voir qu'ils ont encore leur destin
entre leurs pieds après toutes ces désillusions, peut leur
redonner le moral. Il est extrèmement rassurant de voir le retour
en forme de Barthez, qui a sauvé la France à plusieurs reprises
contre les tirs Uruguayens. La France a semblé retrouver du punch,
de la hargne et de l'agressivité dans ce match. Quand on voit les
visages et les attitudes des joueurs à la fin du match, on est rassurés
par leur état d'esprit de compétiteur retrouvé, après
quelques interrogations au soir du premier match perdu contre le Sénégal.
Jusqu'au prochain match mardi prochain, on ne devrait plus entendre parler
du statut de star des joueurs Français et des dérives associées
à leur statut. Leur débauche d'énergie dans ce match
les a rendus touchants, et les Kalashnikov vont être rangés
dans leurs étuis pendant cinq jours. Mais en cas d'élimination,
les journalistes vont vite dégainer à nouveau. Il est fascinant
à quel point on brûle rapidement ses idoles après les
avoir encensées. Mais il est vrai que ça fait vendre du papier.
On peut penser que l'équipe sera gonflée à bloc pour
le dernier match. Si Zidane peut revenir pour ce match, le moral de l'équipe
remontera en flèche. Bien sur, l'équipe sera privée
de Henry et de Petit et peut-être aussi de Leboeuf, mais les remplaçants
Makelele, Candela et sans doute Cissé sont à la hauteur, et
devraient avoir plus de jus. S'ils parviennent à se sortir de cette
situation et à se qualifier pour le deuxième tour, ils en sortiront
renforcés. Mais on n'en est pas là.
Autant le match contre le Sénégal a été d'une
grande correction, et a montré deux équipes éprouvant
le plus grand respect pour son adversaire, autant ce match a montré
une équipe Uruguayenne avec un état d'esprit déplorable.
Quand on pense que cette équipe est aussi surnommée "la Céleste".
Quel contraste de porter un si joli nom et de jouer un football aussi affreux.
J'espère vivement que le Sénégal se qualifiera aux dépens
de cette triste équipe Uruguayenne. Allez le Sénégal
!
C. Bach