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Jeudi 06 juin 2002

On peut encore y croire

Paradoxalement, malgré la contre-performance que représente ce match nul, on est presque rassurés par la prestation de l'équipe de France. La qualification s'annonce fort délicate, mais on a le sentiment que si elle joue à nouveau avec autant de hargne, la France peut espérer se qualifier contre le Danemark.

La France a encore joué de malchance. Au bout de dix minutes seulement, Leboeuf doit sortir sur blessure. Après trente minutes, l'équipe de France s'est retrouvée à dix après une expulsion sévère de Henry, mais qu'on peut comprendre au vu des images. Quand on ajoute un poteau sur coup-franc de Petit, et on se dit que décidément, ça ne veut pas sourire pour l'équipe de France depuis le début du Mondial. Il n'est pas possible que la poisse poursuive indéfiniment cette équipe.

Comme je le craignais, l'arbitrage a joué un rôle important dans le déroulement de ce match. L'arbitre, Mr Ramos a été dépassé par les évènements. Dans un tel match capital, il est quand même étonnant qu'un arbitre aussi peu expérimenté soit désigné, alors que l'Uruguay est réputée pour sa roublardise et son vice. Si l'expulsion de Henry peut se justifier à froid, alors les attentats Uruguayens n'ont pas connu la même sanction, loin de là. Quand on voit que le geste de Da Silva, qui a manqué de peu de casser la jambe à Vieira ne s'est soldé par aucun carton. Mr Ramos ne dirigera surement pas d'autre match dans ce Mondial. Je suis prêt à en prendre le pari.

Cette  expulsion a peut-être eu le mérite de recréer une équipe. Le sentiment d'injustice a sans doute eu pour effet de ressouder le groupe. Le match nul est presque un miracle, après un tel début calamiteux. Le fait de voir qu'ils ont encore leur destin entre leurs pieds après toutes ces désillusions, peut leur redonner le moral. Il est extrèmement rassurant de voir le retour en forme de Barthez, qui a sauvé la France à plusieurs reprises contre les tirs Uruguayens. La France a semblé retrouver du punch, de la hargne et de l'agressivité dans ce match. Quand on voit les visages et les attitudes des joueurs à la fin du match, on est rassurés par leur état d'esprit de compétiteur retrouvé, après quelques interrogations au soir du premier match perdu contre le Sénégal.

Jusqu'au prochain match mardi prochain, on ne devrait plus entendre parler du statut de star des joueurs Français et des dérives associées à leur statut. Leur débauche d'énergie dans ce match les a rendus touchants, et les Kalashnikov vont être rangés dans leurs étuis pendant cinq jours. Mais en cas d'élimination, les journalistes vont vite dégainer à nouveau. Il est fascinant à quel point on brûle rapidement ses idoles après les avoir encensées. Mais il est vrai que ça fait vendre du papier.

On peut penser que l'équipe sera gonflée à bloc pour le dernier match. Si Zidane peut revenir pour ce match, le moral de l'équipe remontera en flèche. Bien sur, l'équipe sera privée de Henry et de Petit et peut-être aussi de Leboeuf, mais les remplaçants Makelele, Candela et sans doute Cissé sont à la hauteur, et devraient avoir plus de jus. S'ils parviennent à se sortir de cette situation et à se qualifier pour le deuxième tour, ils en sortiront renforcés. Mais on n'en est pas là.

Autant le match contre le Sénégal a été d'une grande correction, et a montré deux équipes éprouvant le plus grand respect pour son adversaire, autant ce match a montré une équipe Uruguayenne avec un état d'esprit déplorable. Quand on pense que cette équipe est aussi surnommée "la Céleste". Quel contraste de porter un si joli nom et de jouer un football aussi affreux. J'espère vivement que le Sénégal se qualifiera aux dépens de cette triste équipe Uruguayenne. Allez le Sénégal !

C. Bach